Texte sélectionné par Eurodram, réseau européen de traduction théâtrale, 2020
Texte remarqué par les comités de lecture de :
- Théâtre du Rond Point (Paris)
- Théâtre de Poche (Genève)
- Troisième Bureau (Grenoble)
- Le Tarmac (Paris)
- Journées de Lyon des Auteurs de théâtre 2019
- France Culture
Depuis que Marta Mendes est tombée sur un article relatant le « premier » meurtre d’une femme de l’année 2017 en Belgique, elle passe ses journées à dépouiller les journaux en quête fébrile de ceux qui suivront. Devant la liste qui s’allonge irrémédiablement et dont elle tient le registre jour après jour, devant les boîtes d’archives qui s’empilent, Marta ne voit d’autre choix que d’écrire au Roi Philippe qui, elle en est sûre, saura mettre un terme à cette situation qui la rend malade.
Cette pièce trace le parcours de combattant d’une résistante gagnée par la folie d’un monde qui refuse de voir, de reconnaître et d’agir. Son combat est aussi celui du vocabulaire, des mots utilisés par les médias pour parler de ces féminicides dont on ne dit pas le nom. C’est un texte puissant, fort et franc qui ne se résigne pourtant pas à un constat sans issue.
Le texte Cinglée, de Céline Delbecq est édité chez Lansman.
Distribution
Ecriture et mise en scène Céline Delbecq | Avec Yves Bouguet, Stéphane Pirard, Anne Sylvain, Charlotte Villalonga | Musique Pierre Kissling | Scénographie et costumes Thibaut De Coster et Charly Kleinermann | Lumière Julie Petit-Etienne | Régie générale Aude Ottevanger | Assistanat Delphine Peraya | Chorégraphie Charlotte Villalonga, Stéphane Pirard | Constructeur Vincent Rutten | Regards extérieurs Silvia Berutti-Ronelt (dramaturgie), Sylvie Storme (vocal), Johanne Saunier (chorégraphique)
Coproduction
Compagnie de la Bête Noire, Rideau de Bruxelles, Théâtre des Ilets/Centre Dramatique National de Montluçon, Atelier Théâtre Jean Vilar (LLN), Centre Culturel de Dinant, Maison de la Culture de Tournai/maison de création, La Coop asbl
Partenaires
Avec l’aide et/ou le soutien de Théâtre 140, Centre culturel Jacques Franck, Centre culturel de Mouscron, Centre culturel de Gembloux, Festival Paroles d’Hommes, La Vénerie, Arrêt 59 Foyer culturel de Peruwelz, Centre culturel de Comines-Warneton, Centre culturel de Huy, le Théâtre du Rond Point (Paris), la Chartreuse Cnes de Villeneuve-Lez-Avignon, la Fédération Wallonie-Bruxelles, Service de la Promotion des Lettres du ministère de la Communauté française de Belgique, Wallonie-Bruxelles International, Shelterprod, Taxshelter.be, ING, Tax-Shelter du gouvernement fédéral belge.
Les faits ne cessent pas d'exister parce qu'on les ignore
Adlous Huxley
Notre capacité de déni est une arme sûre contre l’horreur de ce monde.
"Savoir" que des faits abominables existent, on le sait, n'est pas la garantie de nos révoltes.
L'Histoire est pleine d'exemples qui, au passé, nous questionnent encore avec effroi : "comment a-t-on pu laisser faire ça ? alors qu'on savait ?". L'histoire des femmes à cet égard est exemplaire d'un déni planétaire qui recouvre les faits de violences infligées à leur corps.
Chacun a vu, qui un reportage, qui des images, chacun sait, les faits ont été rapportés, les comptes et les chiffres aussi, du nombre astronomique de femmes qui, désormais, manquent sur la planète, tuées à la seule raison d'être des femmes.
Ces chiffres sont criants : en Belgique, une femme est massacrée tous les huit jours. En France, tous les trois jours. Et pourtant quelque chose de puissant résiste devant l'ignominie… Les faits continuent d’être relégués au « drame privé », les voisins autant que les pouvoirs publics peinent à s’en mêler sérieusement et chaque semaine, la liste des victimes continue de s’allonger dans une indifférence quasi-totale.
Ce texte, puis ce spectacle, s'engouffre dans ce mystère éternel.
Comment comprendre le silence qui entoure les faits glaçants dont nous sommes les témoins ? Qu'est-ce qui ne se voit pas ou ne veut pas voir quand les faits sont là ? De quoi est faite la boîte obscure qui les engloutit ?
Pendant plusieurs mois, j’ai consulté quotidiennement un blog qui recense la liste des victimes de féminicide en Belgique. À chaque nouveau crime, j’ai pris le temps de consulter les articles pour tenter de saisir une bribe de l’histoire de ces femmes et du calvaire qu’elles avaient enduré. Car les images, comme les mots, entrent et saisissent. Et la puissance de dévastation que produit une seule de ces histoires si on s’en approche est si grande qu’il devient impossible d’en faire abstraction.
Qu'est-ce qui nous définit en tant que sujet humain devant le crime ? Notre capacité à se mettre à la place de l'autre peut-il être le levier de toute humaine révolte ?
C’est cette dernière question qui m’a emportée vers l’écriture et la mise en scène de Cinglée.
Céline Delbecq
Presse écrite
"Céline Delbecq nous a habitué à des textes forts, écrits dans l'urgence, en résonance avec les problèmes de société les plus aigus. Cette fois encore, elle réussit à créer un spectacle militant, porté par un texte intelligent et sensible [...] Par sa présence vibrante, sur le fil, Anne Sylvain parvient à maîtriser de manière remarquable cette position délicate entre neutralité du récit et empathie avec son héroïne."
RTBF***
"En optant pour une narration à la troisième personne, Céline Delbecq forge une distance salvatrice dans le récit que porte avec une humble noblesse Anne Sylvain. Distance qui parfois s’amenuise, laisse filtrer l’émotion vive, puis reprend ses droits. De quoi aussi offrir un terrain possible à l’humour, plus tendre que noir"
LA LIBRE***
"Anne Sylvain tisse un jeu parfaitement torturé, tiraillée entre une résistance farouche et un désespoir qui la ronge à petits feux. Autour d’elle, tels des fantômes, d’autres personnages hantent le plateau : son fils, le docteur, le Roi, et puis ces femmes qui succombent dans l’indifférence générale"
LE SOIR ***
"Révoltée par l’inertie ambiante et la médiocrité de certaines réactions, Céline Delbecq a voulu nous sensibiliser à cette ignominie. Objectif parfaitement atteint, grâce à l’impact d’un texte intelligent et à la maîtrise de son interprète."
DEMANDEZ LE PROGRAMME****
"Un spectacle essentiel qui nous pousse à ouvrir les yeux."
LE SURICATE
"Un livre humaniste à lire ; et une pièce à voir sur scène absolument".
MEDIAPART
Télécharger la revue de presse complète
Presse radio et télévisuelle
2019.05.15 - Festival Regards Croisés / theatre-contemporain.net - entretiens réalisé par Laura Tirandaz : Présentation par l'auteure - Difficultés d'écriture
2019-10-14 - Bx1 - Le Courrier Recommandé - David Courrier (TV)
2019-10-14 - Bx1 - David Courrier (radio) de 1’46’56 à 1’56’45
2019-10-23 - notélé - Chantal Notté (TV)
2019-11-08 - notélé - Chantal Notté (TV)
Teaser
Les coulisses de la création
Présentation du texte par l’autrice
Vidéo réalisée par Théâtre Contemporain
Voir aussi : les difficultés de l’écriture
"Cinglée, la féministe ou la société?"
Interview de Céline Delbecq pour Les Grenades RTBF
- La plupart des représentations ont été suivies d’une rencontre avec une représentante de Vie Féminine ou de Amnesty International Belgique. Merci à Céline Caudron, Dominique Deayes, Maryse Hendrix et Dominique Mussche pour leur implication et leur participation.
- Valérie Rey Robert a donné trois conférences autour de son ouvrage Une culture du viol à la française :
le 19/10 à 18h au Rideau de Bruxelles
le 6/11 à 18h à la Maison de la Culture de Tournai
le 28/11 à 18h au Théâtre des Ilets/CDN de Montluçon - Chloé Delaume a lu son texte Mes biens chères soeurs, avec Valérie Schwartz :
le 26/11 à 19h au Théâtre des Ilets / CDN de Montluçon - En amont des représentations, la comédienne Louise Manteau a joué le texte Phare , de Céline Delbecq, dans les classes d’école. Le moment était suivi d’un échange sur la question des violences faites aux femmes avec les élèves
-
Inauguration d'une stèle à la mémoire des femmes victimes de féminicide, à Tournai
Le 27 septembre 2021, soit deux ans après la création, nous avons inauguré une stèle à la mémoire des femmes victimes de feminicide à Tournai. En écho à celle qui se dressait à la fin du spectacle (pour revoir la fin du spectacle : ici )
©Lison-Leroy
L'inauguration a commencé par
- une lecture de Phare, de et par Céline Delbecq.
et s'est poursuivie par les interventions de :
- Paul-Olivier Delannois, Bourgmestre de la ville de Tournai
- Coralie Ladavid, échevine de l'Egalité des chances
- Philippe Robert, échevin de l'Etat civil et responsable de la commission des cimetières
- Anaëlle Kins, directrice de la maison de la culture de Tournai
- Céline Delbecq, autrice et metteuse en scène
- Katy Contreras et Isabelle Tesse, Vie Féminine Tournai
- Maryse Hendrix et Dominique Mussche, Amnesty International
Le reportage de No Télé :
Un projet imaginé et porté par Céline Delbecq. Conception : Thibaut De Coster et Charly Kleinermann. Construction : Vincent Rutten. Avec le soutien et le financement de la Ville de Tournai, la maison de la culture de Tournai, la commission des cimetière et la Compagnie de la Bête Noire